Calendrier scientifique – décembre 2023
Maladie pulmonaire mycobactérienne non tuberculeuse (MNT) suspectée
Quels pourraient être les indicateurs d’une cause infectieuse sous-jacente à l’épanchement pleural ?
Numération élevée de globules blancs
Absence de numération de cellules à haute fluorescence
Augmentation de la numération des globules rouges
Haute viscosité du fluide
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Contexte scientifique
Infections mycobactériennes non tuberculeuses (MNT)
Les MNT correspondent à un groupe de mycobactéries parmi environ 160 espèces de bacilles acido-alcoolo résistants d’apparence omniprésente. Certains d’entre elles peuvent provoquer des maladies chez l’homme, dont la manifestation la plus courante est pulmonaire. Les cliniciens ont constaté une augmentation des infections pulmonaires de type MNT au cours des deux dernières décennies, ce qui a également accru les préoccupations de santé publique [1].
L’atteinte de la cavité pleurale pour ce type d’infection est rare [2].
La pleurite n’est pas une complication courante des MNT pulmonaires. Une étude rétrospective a révélé une pleurite à MNT avérée dans 1,4 % des cas confirmés de MNT pulmonaire. Les épanchements pleuraux ont été testés pour déterminer les numérations cellulaires différentielles et les agents pathogènes. L’approche de dépistage des patients présentant une MNT isolée dans l’expectorat comprenait dans leur étude des patients présentant un épanchement pleural et une MNT.
Un signe typique de la présence de bactéries intracellulaires est une prédominance des lymphocytes dans le liquide pleural de la pleurite à MNT [3].
Dans une étude récente, seuls 7 patients MNT sur 100 présentaient une pleurésie à MNT [4].
Épanchement pleural
Le liquide pleural remplit l’espace pleural situé entre le poumon et la paroi de la cavité thoracique. Il protège ainsi le tissu pulmonaire délicat contre la friction des côtes et de la paroi thoracique. Il permet à la plèvre de glisser en douceur pendant l’inspiration et l’expiration.
Un épanchement pleural peut être très faible (et visible uniquement sur une radiographie pulmonaire ou une tomodensitométrie) ou être important avec plusieurs litres de liquide. Une déficience respiratoire peut en être un symptôme.
Les épanchements pleuraux peuvent avoir une origine transsudative ou exsudative. Les transsudats indiquent une filtration accrue du sérum (faible en protéines), tandis que les exsudats sont provoqués par une fuite ou une sécrétion active (riche en protéines).
Transsudat : processus bénin, dont la condition sous-jacente pourrait être une insuffisance cardiaque ou hépatique.
Exsudat : indice d’un processus local grave tel qu’une tumeur maligne, une infection ou un traumatisme.
Les paramètres cellulaires et de chimie clinique soutiennent la décision pour l’une des raisons ci-dessus. Si les critères d’exsudat sont remplis, il convient d’établir cliniquement si la cause est infectieuse ou maligne.
Cas d'un patient
Un patient de soixante-dix ans ayant des antécédents de cancer a été hospitalisé en raison de douleurs thoraciques continues et d’une fièvre passagère. Le patient a subi un drainage pour pneumothorax secondaire. Le liquide pleural a été analysé pour déterminer cliniquement si la cause était ou non une « infection ». En raison de la forte proportion de lymphocytes, une mycobactériose était suspectée.
Résultats numériques
L’échantillon d’épanchement pleural a été analysé en mode fluide corporel (BF) de la XR-Series et a montré les résultats suivants :
Numération cellulaire et différentielle
Paramètres de recherche
HF-BF | 1/ µL | ||
NE-BF# | 35/ µL | NE-BF% | 14,2 % |
LY-BF# | 182/ µL | LY-BF% | 74 % |
MO-BF# | 29/ µL | MO-BF% | 11,8 % |
EO-BF# | 0/ µL | EO-BF% | 0 % |
Le scattergramme WDF en mode BF montrait deux agrégats MN (représentés en vert) : l’un (en bas à gauche) représentant des lymphocytes et l’autre (en haut à droite) des monocytes. La microscopie après cytocentrifugation a permis d’identifier de nombreux lymphocytes (79 %) présentant une morphologie réactive, notamment des caractéristiques de cytoplasme et de plasmocytes bleu foncé.
Des tests supplémentaires de chimie clinique et spécifiques aux agents pathogènes ont été effectués.
Tests de chimie clinique
Lactate déshydrogénase (LD) : | 127 U/L |
Protéines totales (TP) : | 2.2 g/dL |
Albumine (ALB) : | 1.3 g/dL |
Glucose (GLU) : | 83 mg/dL |
Microbiologie et tests spécifiques aux agents pathogènes
Le test ELISPOT spécifique à la tuberculose s’est révélé négatif, moyennant quoi une infection mycobactérienne non tuberculeuse a été suspectée. Le test MAC-PCR a en fait été réalisé deux fois, mais les deux résultats se sont révélés négatifs. Le test cytopathologique était également négatif.
Sur la base des résultats des tests de diagnostic en laboratoire, la suspicion initiale du clinicien concernant une maladie pulmonaire mycobactérienne non tuberculeuse (MNT) n’a pas pu être confirmée.
Références
[1] Wassilew N et al. (2016): Pulmonary Disease Caused by Non-Tuberculous Mycobacteria. Respiration. 91(5):386-402.
[2] Ando T et al. (2018): Clinical Features and Prognosis of Nontuberculous Mycobacterial Pleuritis. Respiration. 96(6):507-513.
[3] Park S et al. (2017): Clinical characteristics and treatment outcomes of pleural effusions in patients with nontuberculous mycobacterial disease. Respir Med. 133:36-41.
[4] Wen P et al. (2020): Clinical Relevance and Characteristics of Nontuberculous Mycobacterial Pleuritis. Jpn J Infect Dis. 2020 Jul 22;73(4):282-287.